L’idée de ce numéro des "Cahiers de littérature française" naît des recherches de Hans Jonas, qui a repéré dans l’héritage des traditions gnostiques la forme originelle du nihilisme contemporain. C’est peut-être lui qui a souligné avec le plus de vigueur le parallélisme entre gnosticisme et existentialisme, en partant du concept de « chute » : « [cela] nous rappelle Pascal, “abîmé dans l’infinie immensité des espaces”, et la Geworfenheit de Heidegger, l’“avoir été jeté”, qui est pour lui un caractère fondamental du Dasein, de l’expérience personnelle de l’existence. Le terme, autant que je puisse en juger, est originairement gnostique ». Quant à notre volume, l’on a préféré se concentrer sur les noms de Leopardi, Baudelaire, Mallarmé, Pessoa, Valéry, Bonnefoy (à la fois en tant qu’interprète et qu’auteur interprété) et finalement, au-delà du domaine strictement littéraire, de Simone Weil. Le parcours se termine avec un essai qui analyse les thèmes de la chute et du sommeil – un phénomène, ce dernier, vu par Montaigne et Rousseau comme lieu d’une tombée incessante.
Magrelli, V. (a cura di). (2016). Echos des doctrines gnostiques aux XIXe et XXe siècles.
Echos des doctrines gnostiques aux XIXe et XXe siècles
Magrelli Valerio
2016-01-01
Abstract
L’idée de ce numéro des "Cahiers de littérature française" naît des recherches de Hans Jonas, qui a repéré dans l’héritage des traditions gnostiques la forme originelle du nihilisme contemporain. C’est peut-être lui qui a souligné avec le plus de vigueur le parallélisme entre gnosticisme et existentialisme, en partant du concept de « chute » : « [cela] nous rappelle Pascal, “abîmé dans l’infinie immensité des espaces”, et la Geworfenheit de Heidegger, l’“avoir été jeté”, qui est pour lui un caractère fondamental du Dasein, de l’expérience personnelle de l’existence. Le terme, autant que je puisse en juger, est originairement gnostique ». Quant à notre volume, l’on a préféré se concentrer sur les noms de Leopardi, Baudelaire, Mallarmé, Pessoa, Valéry, Bonnefoy (à la fois en tant qu’interprète et qu’auteur interprété) et finalement, au-delà du domaine strictement littéraire, de Simone Weil. Le parcours se termine avec un essai qui analyse les thèmes de la chute et du sommeil – un phénomène, ce dernier, vu par Montaigne et Rousseau comme lieu d’une tombée incessante.I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.