Le présent voyage sociologique dans le concept de communauté ambitionne de saisir les différentes modalités selon lesquelles le terme « communauté » est aujourd'hui employé au fil des divers essais de description de la réalité sociale contemporaine. À cet effet, l'on a distingué sept types de communauté (« classique », « locale », « du risque », « esthétique », « communicative », « du don », « neo-communautariste »), dont la brève description permet d'offrir un panorama assez significatif, quoique ne prétendant pas à exhaustivité, des aspects que la littérature sociologique nous offre pour penser la communauté. Les auteurs de référence ci indiqués ont surtout une valeur symbolique et en d'autres occasions ils pourraient être remplacés par d'autres en tant que symboles du type auquel on les a voulu lier. En effet l'on ne veut pas tant ici illustrer la position des auteurs considérés que, surtout, tenter d'extraire l’élément prégnant de chaque type de communauté pour sortir, après, des données traditionnelles et proposer une vision alternative du concept de communauté. Cette vision décrit la communauté comme une possible condition qui émerge d'une ambiguïté de fond: d'un côté elle semble avoir besoin d’être décrite comme un moment où la qualité des relations sociales d'un groupe assume des caractéristiques déterminées, de l'autre coté, il semble que l'amplitude du groupe caractérisé par l’émergence de ces types de relations soit liée à la sensation, de la part de ceux qui pensent en être membres, de posséder des éléments communs plus ou moins construits. Il y a communauté quand les deux dimensions se recouvrent l'une l'autre: tout groupe localisé n'est pas une communauté, tout groupe ethnique n'est pas non plus une communauté, mais ils pourraient être considérés comme telle si, en plus, les membres de chaque ensemble infléchissaient les relations sociales réciproques et celles avec les étrangers au groupe de façon telle qu'une des caractéristiques pourrait par exemple en être l'attitude d'ouverture solidaire envers celui qui n'est pas comme soi et de reconnaissance envers ce que tout individu présente comme son identité, dans ses aspects individuels et collectifs, hérités, construits et choisis, à savoir une identité constituée d'appartenances multiples dont certaines, pour des raisons diverses, sont ressenties par chacun comme plus importantes que d'autres pour sa propre authenticité.
Spreafico, A. (2005). La communauté entre solidarité et reconnaissance. REVUE INTERNATIONALE DE SOCIOLOGIE, 15(3), 471-492 [10.1080/03906700500272459].
La communauté entre solidarité et reconnaissance
SPREAFICO, ANDREA
2005-01-01
Abstract
Le présent voyage sociologique dans le concept de communauté ambitionne de saisir les différentes modalités selon lesquelles le terme « communauté » est aujourd'hui employé au fil des divers essais de description de la réalité sociale contemporaine. À cet effet, l'on a distingué sept types de communauté (« classique », « locale », « du risque », « esthétique », « communicative », « du don », « neo-communautariste »), dont la brève description permet d'offrir un panorama assez significatif, quoique ne prétendant pas à exhaustivité, des aspects que la littérature sociologique nous offre pour penser la communauté. Les auteurs de référence ci indiqués ont surtout une valeur symbolique et en d'autres occasions ils pourraient être remplacés par d'autres en tant que symboles du type auquel on les a voulu lier. En effet l'on ne veut pas tant ici illustrer la position des auteurs considérés que, surtout, tenter d'extraire l’élément prégnant de chaque type de communauté pour sortir, après, des données traditionnelles et proposer une vision alternative du concept de communauté. Cette vision décrit la communauté comme une possible condition qui émerge d'une ambiguïté de fond: d'un côté elle semble avoir besoin d’être décrite comme un moment où la qualité des relations sociales d'un groupe assume des caractéristiques déterminées, de l'autre coté, il semble que l'amplitude du groupe caractérisé par l’émergence de ces types de relations soit liée à la sensation, de la part de ceux qui pensent en être membres, de posséder des éléments communs plus ou moins construits. Il y a communauté quand les deux dimensions se recouvrent l'une l'autre: tout groupe localisé n'est pas une communauté, tout groupe ethnique n'est pas non plus une communauté, mais ils pourraient être considérés comme telle si, en plus, les membres de chaque ensemble infléchissaient les relations sociales réciproques et celles avec les étrangers au groupe de façon telle qu'une des caractéristiques pourrait par exemple en être l'attitude d'ouverture solidaire envers celui qui n'est pas comme soi et de reconnaissance envers ce que tout individu présente comme son identité, dans ses aspects individuels et collectifs, hérités, construits et choisis, à savoir une identité constituée d'appartenances multiples dont certaines, pour des raisons diverses, sont ressenties par chacun comme plus importantes que d'autres pour sa propre authenticité.I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.